La rencontre d’Hannah Arendt, des Pygmées et des Limites à la croissance amène ce blog à proposer un projet au monde !
Résumé des épisodes précédents. Le mal que dénonce Hannah
Arendt, Rousseau, Lévi-Strauss et beaucoup d’autres, vient de l’invention de la
société, à l’occasion de celle de l’agriculture. Le groupe humain a recherché la
stabilité. Elle l’a conduit à s’isoler du monde. Du coup, il a été incapable
d’en voir poindre les changements. Il les a donc subis, décuplés. Or, au lieu
d’essayer de s’y adapter en groupe, il a fait porter le changement sur
l’individu. Au lieu d’être « organisationnel », le changement a été « individuel ».
La résilience est la solution à ce problème. Il s’agit de
construire notre monde sur les principes de celui des Pygmées. C'est-à-dire de
laisser se développer des communautés aussi différentes les unes des autres que
possible, auto coordonnées. Ces communautés regardent l’incertitude dans les
yeux. Elles en tirent parti, grâce à la combinaison de leurs savoir-faire spécifiques
(d’où l’importance d’une diversité maximale).
Hannah Arendt oppose travail, condition de l’esclave (=
individu obéissant exclusivement à ses impératifs physiologiques), à l’action
politique, condition de l’homme. Il me semble qu’elle a tort (mais tout est une
question de définitions). Je pense que le travail est non seulement nécessaire, mais
le moyen de connaître la réalité, qui n’est pas humaine. Il faut mêler
travail et politique. Comment ? La politique au sens d’Hannah Arendt est
l’action de l’homme en communauté. Le plus important, à mon avis,
est d’acquérir le réflexe politique. Ce qui peut être fait dans n’importe quel
groupe humain, entreprise, association, commune… Il faut donc sortir l’individu
de l’isolement dans lequel le plonge la division des tâches et
l’individualisme. Il doit continuer à travailler, raisonnablement, mais il doit
aussi s’engager dans un groupe. Une fois entraîné
à l’action politique, il pourra s’intéresser au fonctionnement des strates supérieures
de la société humaine. Et y agir.
Reste le problème de la déshumanisation de l’homme par le
progrès et la science, dont parle tant Hannah Arendt. J’imagine qu’à partir du
moment où l’incertitude sera un mode de vie, et qu’elle ne forcera plus
l’humanité à des changements individuels redoutables, l’homme aura moins la tentation de retourner sa science
contre lui-même. La communauté étant la condition naturelle de l’homme, si j’en
crois Hannah Arendt et les Pygmées, il devrait aller mieux.
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