Mon billet sur la Poste dit quelque chose d’étonnant. La
Poste assure une forme de service public, alors que ce n’est pas dans sa
mission. Sommes-nous arrivés à cette situation par une forme d’injonction
paradoxale ? (L’Etat a des moyens de pression forts sur les grandes
sociétés françaises, leurs dirigeants appartenant à la communauté de ses cadres
supérieurs.)
Mais le problème n’est pas là. Il me semble celui de notre
paresse intellectuelle. En procédant ainsi, l’Etat est innovant au sens de
Robert Merton. Il triche. Dans ce cas, si
mon diagnostic est juste, il affaiblit la Poste. Et d’ailleurs, il donne un
fâcheux exemple : chaque maillon de la chaîne de l’Etat n’est-il pas
encouragé à jouer de l’injonction paradoxale sur le chaînon inférieur ?
Une explication du spectacle surprenant dont me parlent mes étudiants : d’un
côté des pauses d’une durée invraisemblable, de l’autre certains personnels
surmenés ?
Le gouvernement aurait-il pu faire autrement ? Je suis
à peu près sûr que s’il s’était donné la peine de poser le problème qu’il avait
à résoudre, il lui aurait trouvé des solutions rigoureuses. (À commencer par le
fait que les collectivités locales n’ont pas besoin de bureau de poste, mais
de certains services qu’il apporte.)
Je suis aussi à peu près sûr que notre « perte de compétitivité » vient de là : l’accumulation de choix non assumés.
Je suis aussi à peu près sûr que notre « perte de compétitivité » vient de là : l’accumulation de choix non assumés.
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