mercredi 26 février 2014

Les grandes écoles : maillon faible de la France ?

Les grandes écoles fusionnent. Elles doivent devenir des universités qui entreront en concurrence frontale avec le MIT pour recruter les "meilleurs". Meilleurs chercheurs, meilleurs élèves, meilleures entreprises partenaires... Rappelons les critères de sélection américains : une licence au MIT = 200.000$. (Bac + 5, ajoutez 100.000$.)

Pensez-vous qu'il y aura beaucoup de Français parmi ces meilleurs ?

Ce qu'il y a de fascinant dans ce dispositif, c'est ce qu'il révèle sur notre pays :
  • Les grandes écoles étaient le point faible de notre dispositif. Si on les abat, toute la société est transformée. Nous devenons une société de classes. Les possédants se reproduisent. 
  • Nous sommes atteints de haine auto-destructrice. En effet, personne d'autre que nous n'applique le modèle que décrit par Pierre Veltz. Les Chinois ne veulent pas d'universités ouvertes, ils veulent absorber le savoir-faire occidental. Le reste de l'Europe fait évoluer prudamment son modèle existant, sans réformes brutales. Même en pays Anglo-saxons, les nombreuses universités, et leurs Etats, n'ont aucun complexe d'infériorité vis à vis de MIT. Elles ne croient pas qu'une grande course en avant est lancée. 
  • Je me demande d'ailleurs si ce qui motive nos réformes n'est pas la vengeance personnelle. On disait que Richard Decoin, le réformateur de Science Po, avait mal vécu sa scolarité. Je me demande s'il n'y a pas quelque-chose d'identique ici. En effet, le plus étrange dans l'argumentation de M.Veltz n'est pas qu'elle est un tissu de sophismes, mais qu'il n'aboutit pas totalement au modèle américain. L'étudiant idéal n'est pas hyperspécialisé comme l'américain. Il sait tout. Comme M.Veltz. 

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