Inquiétant article (référence en pied de page). La BCE, "première banque supranationale au monde", aurait échappé à ses créateurs. Elle détruirait la démocratie pour imposer la loi du marché.
A l'origine était la Bundesbank. En échange de l'approbation par l'Allemagne de l'euro, la BCE est construite sur la modèle de sa banque centrale. La BCE a une mission restreinte, maîtrise de l'inflation, mais n'est soumise à quasiment aucun contrôle. Elle va utiliser la crise pour étendre son influence. Car, c'est d'elle que dépendent les systèmes bancaires des pays les plus faibles. Non seulement elle dicte leur politique aux pays qu'elle aide, ce qui n'est pas dans son mandat, mais encore elle fait sauter Berlusconi qui, avec tout le mal que l'on peut en penser, avait été élu démocratiquement. Encore plus surprenant. Au sein de l'Europe les pouvoirs politiques, les Etats, se méfient les uns des autres. "Politique" est devenu un gros mot. Ils préfèrent les technocrates de la BCE aux représentants des autres peuples. De ce fait les hommes de la BCE conduisent l'UE.
Et si c'était à HAL, l'ordinateur de l'Odyssée de l'espace, que ressemblait la BCE ? Plutôt qu'à la créature de Frankenstein dont parle l'article. En effet, c'est la BCE qui a "participé au cadrage de la crise financière comme une crise budgétaire et fiscale", autrement dit elle pourrait avoir manipulé notre interprétation de la crise, afin qu'elle lui soit favorable. D'autant qu'elle serait à son origine : "un rapport de l'OCDE montre notamment que les politiques monétaires passées ont été la principale cause de la formation de la bulle immobilière et par là, de la fragilisation des pays touchés par la crise".
Et ses membres sont des banquiers (M. Draghi vient de Goldman Sachs). La démocratie européenne aurait-elle été capturée par la finance internationale ?
(Référence : Clément Fontan, « La BCE : un problème démocratique pour l’Europe ? », La Vie des idées, 15 avril 2014. ISSN : 2105-3030. URL : http://www.laviedesidees.fr/La-BCE-un-probleme-democratique.html)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire