Le Capital au XXIème siècle. The Economist lit le livre de Thomas Piketty, chapitre par chapitre (le premier est ici). Ce qu'il dit ? Plus de croissance. Le jeu des "rentiers" qui dominent la société est d'amplifier le phénomène. D'où la "dépression séculaire" dont parlent tant les économistes. Conséquence pratique, pour vous et moi ? Lorsque l'on est au fond du trou, on a peu de chances d'en sortir. (D'où les enjeux des réformes en cours en France : les perdants, individus ou entreprises, ne sont pas prêts de revoir le jour.) Que faire, me suis-je demandé ?
Ne pas compter sur l'aide de la société. C'est à nous de nous débrouiller. C'est le message de ce blog. Mais il a, malheureusement, un revers. C'est un encouragement pour ceux qui ont un rien de le défendre, et de bloquer ce qui paraît menaçant. Donc les transformations sociales qui, à long terme, pourraient leur être favorables. Car il y a ici un paradoxe. La part des richesses possédées par le 1% des Américains les plus riches est passée de 10 à 25% en quelques années. Ce qui signifie que, dans un monde en stagnation, celle appartenant aux 99 autres % s'est réduite de 90 à 75% (perte de 17%). Les 99% auraient donc tout à gagner à s'unir. Mais ils voient leur intérêt à court terme. Il est de ne pas perdre ce qui leur reste. Et le phénomène de s'amplifier.
Les précédents ne sont pas rassurants. Si les "rentiers" ont disparu, après guerre, c'est parce que la crise (la guerre ?) les avait "euthanasiés". Allons-nous en revenir aux années 30 ? Solution plus pacifique ? MM.Krugman et Summers estiment que seules les crises spéculatives peuvent donner des couleurs à l'économie. Joie ? Surtout, les effets de cette panne deviennent irréversibles. Car non seulement il y a création de pauvreté, mais il y a destruction de ce qui permettait à l'individu d'être fort et utile à la société. De l'éducation en particulier. Mais aussi des infrastructures de transport, du logement, des systèmes de santé...
Échec et mat ? La France et l'Allemagne ont mis un terme à 150 ans de violence. Tous les précédents ne sont pas noirs. L'espoir est faible (et il a fallu une guerre pour les amener à la raison). Mais il fait vivre.
(Dans le même ordre d'idées : Slowdown puts 1bn middle class at risk dit The Financial Times.)
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