Depuis quelques décennies, on s'est habitué à croire que la performance était individuelle. D'où bonus. D'où évaluations diverses et variées. Et les fameux tableaux de bord. Car on pensait que la performance, ça se mesurait. C'était une question de chiffres. Nous avons vécu au degré zéro de l'intelligence. Sommet de la paresse intellectuelle.
Comme beaucoup d'idées de "bon sens", comme l'on disait sous Sarkozy, c'est une stupidité. Chaque année, par exemple, je ne vois de mes étudiants qu'un comportement global, dont j'ai beaucoup de mal à extraire les uns et les autres. Chaque promotion a ses règles, ses façons de travailler, ses comportements, ses projets de carrière (cette année c'était le conseil), son orthographe (en amélioration)...
D'ailleurs, que se passerait-il si chacun n'en faisait qu'à sa tête ? Imaginez, par exemple, des automobilistes à qui l'on donnerait pour objectif d'arriver le plus tôt possible à leur destination. Ce serait le chaos.
Il faut donc en revenir à une science de la performance collective. Ce n'est pas pour autant que l'on débouche sur une forme de stalinisme. En effet, il semblerait que ce soit le groupe qui motive l'homme.
(Performance, ancienne version : BERLAND, Nicolas, Mesurer et piloter la performance, Editions de la performance, 2004.)
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