J'ai placé chez Slideshare le livre blanc de Jean-François Marcotorchino. C'est le regard d’un mathématicien sur ce que l’on appelle aujourd’hui « Intelligence artificielle et Big Data ». Ce mathématicien a une double légitimité : celle d’avoir été longtemps acteur dans l’univers industriel (IBM et Thales) et chercheur académique et enseignant universitaire en France et en Europe.
Que dit-il ? Que, pour le moment, nous sommes en train de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Même si l’ours est gravement blessé, il est loin d’être mort. Nous ne sommes pas capables de réaliser toutes les promesses que l’on nous a faites et que l’on est en train de nous faire. Plus précisément, utiliser les techniques d’I.A. et de Big Data demande de se confronter à cinq « antinomies », qui en limitent singulièrement la portée : « pour l’avenir, l’évolution réelle se trouve obérée par cinq problématiques structurelles. Toute réflexion devra d’une manière ou d’une autre en tenir compte et essayer de les résoudre au moins celles qui sont les moins ambigües si l’on souhaite réellement déboucher sur des ruptures. »
Faire un pas vers cette innovation de rupture demandera des mathématiciens de très bon niveau. Or, beaucoup des nôtres, qui étaient et sont encore parmi les meilleurs au monde, nous quittent petit à petit appelés par les sirènes dollars ou yuans.
Cependant, les techniques dont parlent les journaux ne sont pas les seules qui puissent nous concerner. En effet, il y a eu « démocratisation ». Des outils extrêmement puissants sont maintenant accessibles par quasiment n’importe qui. C’est là que se trouve, pour la grande majorité des entreprises, donc pour l’économie, le levier d’un changement potentiellement radical.
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