Mon quotidien, c'est le train supprimé. Maintenant, il y a, en plus, le train qui ne part pas. Trois fois de suite, le soir. Et aucune information. Et un remplissage de wagon à bestiaux. Et l'autre jour, j'avais un rendez-vous un peu lointain, et trois trains pour y arriver... Le second a du mal à partir. Et on m'annonce que le troisième est ralenti... Et le rendez-vous ne durerait pas plus d'une heure... La SNCF, c'est le stress. Du coup, j'en viens à chercher un coupable.
Je crois que c'est l'esprit du temps : l'égoïsme. Les cheminots, collectivement, ont exploité leur monopole, pour essorer la collectivité. Les politiques, eux aussi, ont ruiné la SNCF, donc la collectivité, pour se faire construire des TGV, et se faire mousser. Mais ils sont eux les vrais coupables. Car, au moins certains d'entre-eux, ont aussi trouvé leur intérêt à encourager les premiers.
La concurrence peut-elle améliorer la situation ? On passera d'un comportement monopoliste à un autre. Et la collectivité continuera à être essorée. La question que pose la SNCF est le contrôle des "biens communs", façon Elinor Ostrom. Plus qu'une technique, c'est une question de volonté. Celle de nos élus, pour commencer.