Dans les années 90, Internet était une utopie libertaire. Il allait faire exploser la grande entreprise. Tout était permis, car personne ne pouvait connaître votre identité. "Personne ne pouvait savoir que vous étiez un chien", disait-on. D'ailleurs, beaucoup s'inventaient de nouvelles identités.
Aujourd'hui, Internet ce n'est que flicage. D'abord pour raison commerciale. On veut comprendre votre comportement, pour savoir quoi vous faire acheter. Mais cela tourne vite mal. Car ce qui fait acheter le plus sûrement, c'est le vice, la faille de caractère. Justement ce qui était caché. Et cela devient vite pervers. Vous vous croyez protégé parce que vous "n'aimez" que des sujets consensuels ? Mais, qui vous dit qu'ils le seront toujours ? Les modes vont et viennent, et sont souvent spéculatives. Et si, demain, vous vous révéliez un collabo ? Et votre amour est-il tactique, calculé, ou réel ? Et l'on sait aussi ce que vous avez regardé, mais pas aimé. Et aussi ce que vous ne regardez plus. Ne pas "aimer", c'est désapprouver... C'est dangereux.
Nouvel exemple d'énantiodromie ?