jeudi 12 août 2021

Tinker, Tailor, Soldier, Spy


John Le Carré. Une taupe des Soviétiques a infiltré le comité de direction des services secrets britanniques... Ne pouvant être sûr de personne, l'enquête est menée par l'un de ses membres, récemment mis à la retraite. A son tour, il va devoir infiltrer les services secrets anglais. Qui sont, décidément, une véritable passoire. 

Anti James Bond. Le héros est petit, gros, myope, moche, complexé, sa femme le trompe avec le premier qui passe, ce qui fait les choux gras des Soviétiques, mais il a une intelligence redoutable, c'est un genre de Colombo. Ils sont d'ailleurs tous comme cela dans cette histoire. Leurs qualités professionnelles sont l'envers de sévères failles psychologiques. C'est ce qu'il faut pour faire un métier aussi dangereux ?

C'est aussi l'histoire de Londres au crépuscule. On traverse une Grande Bretagne délabrée, mais qui se croit encore impériale, et qui entretient un service d'espionnage planétaire. Au fond, son complexe de supériorité en fait l'idiot utile des Soviétiques. Car, par leur taupe, et en jouant sur la bêtise des chefs anglais, c'est l'ensemble des services secrets britanniques dont ils tirent les ficelles ! Tout le jeu consiste à faire croire aux Anglais qu'ils ont une taupe à Moscou, et que cette taupe leur donne des informations critiques, pour qu'ils les troquent contre du top secret américain de la plus haute importance, qui va, en conséquence, directement chez les Russes. 

Grande leçon ? Si le succès tenait à la valeur ou à l'intelligence, nous serions tous soviétiques... ou allemands... ou français... ?

(Quant à Tinker, Tailor... c'est l'équivalent de "elle m'aime, un peu, beaucoup...")

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