dimanche 18 janvier 2015

Nous sommes tous Marine ?

Le monde après Charlie. Il est inquiétant. La menace ne vient pas de l’Islam, mais d’une crise de société, aussi bien en Europe qu’au Moyen-Orient, et du manque de sens de notre vie. L’Islam en fournit un aux djihadistes. Et, encore plus, aux mouvements populistes européens, dans lesquels The Economist voit un danger bien plus grand que celui de l’attentat. Quant aux services de renseignement, ils se heurtent à un os : les entreprises qui véhiculent les données sont maintenant privées. Il devient difficile d’espionner les communications. Mais il est facile de voler en toute impunité. Notamment grâce au Bitcoin et aux logiciels qui permettent d’agir sur le web en anonyme. Dernière innovation : un logiciel qui s’empare de vos données et ne vous les rend que contre rançon. Les autoroutes de l’information génèrent leurs « voleurs de grands chemins ».

L’économie russe n’est pas efficace. Elle vit du copinage, et des revenus de ses matières premières. Ils lui ont permis d’éviter toute réforme douloureuse. La baisse du prix du pétrole combinée aux sanctions européennes va faire passer un bien mauvais moment au pays, en particulier à son système bancaire, qui risque de boire la tasse. Cette baisse des prix, par ailleurs, pourrait permettre à beaucoup de pays de supprimer des subventions, massives, à l’énergie. Elles ont des effets redoutablement vicieux. Le monde de l’énergie se transforme. En bien. Il  y a de plus en plus de sources d’énergie. La crise de l’approvisionnement s’éloigne. L’énergie va devenir propre. Et on la consomme de manière de plus en plus efficace et astucieuse. On se dirige vers une sorte d’écosystème où l’intelligence sera dans le réseau, et nous serons tous producteurs et consommateurs. Ce qui promet un changement douloureux aux fournisseurs d’énergie nationaux, européens en particulier. (L’article ne dit pas qui va gérer le dit réseau, mais que la situation ressemble à celle d’Internet…)

L’Europe devrait éviter une crise grecque. Chaque camp est prêt à transiger. A moins d’un « accident ». Ne serait-ce que parce que le prochain gouvernement grec sera constitué d’une « joyeuse bande de néophytes ».

On disait que la Chine, grâce à sa puissance économique, allait dominer l'Afrique et l’Amérique latine. Son influence connaîtrait un reflux. Ce serait une question de valeurs. Au fond elles comptent plus que l’argent. Or les cultures de ces continents sont proches de celles de l’Occident. Les USA sont à la manœuvre. En Inde, M.Modi demeure un farouche nationaliste hindou. (Faut-il avoir peur qu’un super Le Pen soit à la tête de ce qui sera demain le pays le plus peuplé au monde ?)

BP pourrait être acheté par Exxon. La société est affaiblie par la baisse des prix du pétrole et, surtout, par une stratégie hasardeuse qui a eu des conséquences désastreuses. (Comme quoi, il en faut bien peu pour plomber un pan entier de l’économie.) IBM traverse aussi des moments difficiles. Son modèle économique est secoué par celui du partage. La société devrait s’organiser pour suivre un marché « à deux vitesses » : avec d’un côté les services à grosse valeur ajoutée et de l’autre le traitement d’informations banal. Quant aux fabricants de voitures américains, les beaux jours sont finis. Le marché est saturé, ils sont surcapacitaires et face à une concurrence montante sur le haut de gamme. Une guerre des prix suicidaire s’annonce.

La tradition coréenne voulait que les habitants du pays financent l'expansion internationale des champions nationaux. Le citoyen est devenu consommateur et refuse désormais cette pratique.

Economie mondiale : rien ne va plus. Signaux favorables et défavorables. La baisse du prix de l’énergie, c’est bon pour la consommation, mais mauvais pour les producteurs américains. Et puis, que vont faire les banques centrales ? Des bêtises comme la banque suisse ?... L’investisseur est inquiet. Idem en Chine : impossible de savoir si un dirigeant ne va pas faire l’objet d’une purge. 

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