On y aurait vu le miracle de l’enfant de pauvre qui réalise les rêves de ses parents. Il s’affranchit de l’avilissement d’un ordre féodal. Premières années de travail : solitude, pauvreté, et bêtise hostile de l’église. Mais il tient bon. Mérite et abnégation le font triompher. Par « l’aménagement modeste et acharné du présent », il transforme sa société en la nôtre.
Comme dans la Conquête de l’Ouest, on verrait aussi que le monde qui a remplacé les espaces de ses exploits, avec ses villes, ses voitures, sa pollution, son matérialisme aveugle… n’est pas celui qu’il désirait.
Que voulait-il ? Une nation d’hommes libres. Et, pour cela, il fallait émanciper leur pensée, en leur apprenant à raisonner. Il voulait leur donner l’égalité, celle du mérite qu’apporte un travail acharné. Et une fraternité, qui était le solidarisme. Il croyait au « progrès de la raison » « qui mettrait fin à tant d’injustices et de misères ». Formidablement pacifiste, il fut Républicain, puis Radical, puis Socialiste. Son Dieu était Jaurès : il avait fait du socialisme un humanisme, lui retirant ses dangereuses folies idéologiques (lutte des classes, sectarisme, communisme…).
Qui était-il ? Un individualiste farouche que l’injustice révolte. Et peut être avant tout un rare exemple d’une vocation qui réussit. Tout dans sa vie et dans l’influence qu’il a reçue est allé dans une même direction.
Comment voit-il le monde des années 60 ? De Gaulle est une sorte d’antéchrist. L’antithèse de tout ce à quoi il a cru. La société de l’époque ? Un matérialisme fade, plus d’idéaux. Les instituteurs modernes ? Des paresseux dont le militantisme d’agités a trahi son combat et a donné raison à ses ennemis. « Il ne reste rien de mes efforts » dit-il.
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