samedi 21 avril 2012

Psychologie de la peur

Un livre que je conseille à tour de bras. ANDRE, Christophe, Psychologie de la peur, Odile Jacob, 2005.

« Environ un adulte sur deux souffre de peur excessive ». Au cœur du phénomène se trouve l’amygdale cérébrale, le « centre de la peur », et le néocortex, qui doit la réguler. La peur excessive et la phobie sont un dérèglement de cette régulation.

Un incident survient qui, chez la plupart des gens, n’aurait eu aucune conséquence, mais qui enclenche un cercle vicieux chez le futur phobique. La phobie, en quelque sorte, prend le contrôle de l’homme et va gouverner son comportement pour renforcer son emprise. En particulier, elle va l’amener à une invraisemblable stratégie d’évitement voire d’apprentissage de la peur par ressassement de ses échecs.
Comment s’en tirer ? En prenant rendez-vous avec Christophe André et ses collègues.

Comment s’y prend-il ? Il aide le phobique à recâbler son cerveau, en deux temps. D’abord, en prenant le contre-pied de ce qu’il faisait jusque-là (une approche systémique), c'est-à-dire en confrontant ses peurs, puis par une période d’apprentissage, qui peut durer quelques mois. La pratique devra être entretenue toute la vie. Curieusement, ces techniques ressemblent beaucoup à celles du changement en entreprise.

Plus précisément. Le phobique doit accepter sa peur comme naturelle, et découvrir qu’énormément de gens sont dans son cas. Ensuite, il doit comprendre son processus de raisonnement inconscient, et repérer ses biais (la timidité, par exemple, est produite par des idées en conflit). Il doit surtout réaliser que ses craintes les plus terribles n’ont pas les conséquences qu’il aurait pu imaginer.

Le traitement consiste donc à lui faire développer son système de contrôle de ses peurs, par un apprentissage progressif : prise de conscience du mécanisme vicié, jeux de rôle, stimulations de situations anxiogènes, mises en situation réelle, durant lesquelles il est accompagné d’un thérapeute…

Le thérapeute est un catalyseur de la transformation, un « donneur d’aide ». Il a un rôle de modèle, mais c’est surtout un « pédagogue ». Il transmet son savoir à son patient, qui doit être aux commandes de son changement personnel.

Le traitement paraît relativement rapide et simple. La difficulté pour le phobique n’est pas là. Elle est probablement de prendre conscience qu'il est sous l’emprise de la peur. 

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