mercredi 18 avril 2012

68 ou les révolutions font triompher leur contraire ?

C’est curieux comme l’esprit des temps peut changer. Dans ma jeunesse on rêvait d’améliorer le sort de l’homme. Plus de loisirs, plus de résidences secondaires, plus de protection, plus de confort, les robots allaient travailler pour nous (cf. Azimov)… La science devait ouvrir notre esprit, nous faire découvrir des horizons nouveaux, nous rendre meilleurs. Aujourd’hui, on n’a que le mot économie à la bouche. Elle a même instrumentalisé la science, qui n’est plus qu’utilitaire, et qui fait peur. Indirectement on s’est convaincu que l’économie était la condition nécessaire de l'intérêt collectif. Et le mieux que l'on puisse espérer c'est un travail qui fait souffrir.

Paradoxe curieux. Cette transformation coïncide avec 68. Pourtant 68 était anticapitaliste et libertaire.

Il s’explique peut-être par le fait que 68 a été une révolution. En disloquant l’édifice social, il a laissé le champ libre aux forces les plus déterminées et les mieux organisées. La chance a souri à l’esprit éclairé aurait dit Pasteur.

La réforme des 35h et les printemps arabes sont deux exemples du même phénomène de changement incontrôlé. Dans les deux cas, on a eu l’inverse de ce que l’on voulait, à savoir des gains de productivité sans emploi, et un pouvoir religieux obscurantiste.

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