J'ai longtemps enseigné dans un Master 2 de contrôle de gestion. Stupéfiant, et c'est un mot faible. Les étudiants, qui pourtant avaient fait des stages, n'avaient aucune idée de ce qu'était le contrôle de gestion, et l'entreprise. Ils avaient visé une université prestigieuse. Puis ils avaient été orientés selon leur capacité en maths. En fin de parcours, les garçons avaient choisi finance, pour faire du trading, et être riches, et les filles le contrôle de gestion, qui semblait moins violent. Je discute avec des étudiants d'école de commerce : idem, aucune idée de ce qu'est une entreprise et de ce qu'on y fait.
Et c'est bien pire en première ou terminale. En dehors de quelques bêtes à concours, qui se trouveront plus tard extrêmement mal dans la vie active, le reste ne sait pas où il veut aller. C'est de l'apathie. On a l'impression qu'en dehors des grandes écoles, de sciences po, de médecine, et de droit (dans l'ordre), il n'y a rien. Or, sauf pour quelques crânes d'oeuf, ces formations n'ont franchement rien d'émerveillant. Je ne compte plus les exemples d'enfants qui ne trouvent pas la motivation de sortir de leur lit. L'Education nationale nous paralyse.
Que faudrait-il faire ? Le plus important est de briser l'apathie. L'élève doit comprendre qu'il peut trouver une voie qui l'intéresse. Et que cela demande une enquête. Pour cela, il aurait besoin qu'on lui mette le pied à l'étrier. Qu'on témoigne : "comment j'ai mené mon enquête, et trouvé un job que je suis heureux de faire." Ou "oui, on peut vivre heureux sans avoir fait les grandes écoles". Il faudrait faciliter l'échange d'expériences.
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