M.Ferrand a commis un crime. Il a fait travailler sa famille. Pistonner sa famille ou ses amis est un jeu national. Il est flagrant en ce qui concerne les stages. Le réseau relationnel joue à fond. Un cadre d'une grande entreprise dit qu'il ne cherche jamais de stagiaires : ils lui sont imposés par sa direction générale. Le dirigeant d'un département universitaire m'expliquait qu'il recrutait des élèves du 16ème, car leurs parents leur trouvaient des stages ; ce qui était bon pour les statistiques de l'établissement. Un homme que j'admire a occupé des postes très importants dans plusieurs très grandes entreprises. Curieusement, ses deux fils occupent des postes très importants dans ces mêmes entreprises. L'autre jour je disais un peu fort le nom d'un actionnaire de l'entreprise dans laquelle j'étais, lorsque je vois une tête se tourner : c'était son fils. Il m'est même arrivé qu'un conducteur de taxi me demande si je ne pouvais pas aider son enfant à sortir d'un lycée de banlieue. (Et je ne vous parle pas du jour où un taxi nous a pris, un collègue et moi, pour des députés...) Il suffit de regarder une affiche de théâtre ou de cinéma pour trouver des "enfants de".
D'ailleurs, est-ce toujours un mal ? Si je travaille avec des amis, c'est parce que je les apprécie. D'ailleurs, j'ai même des relations professionnelles étroites avec des personnes avec qui j'ai eu des moments difficiles. Seulement, j'ai appris à les connaître. "My word is my bond", la confiance est fondamentale dans les affaires, et la vie. Or, celle-ci passe par une forme de népotisme. Car il est dur de juger les gens sur leur mine.
Mais, au fait, que dire de la presse ? Est-elle régie par une éthique sourcilleuse ? Par exemple, quid de sa relation au politique ou au gouvernement ? La vie privée du journaliste, en particulier, est-elle au dessus de tout soupçon ? Que signifie cette fureur de dénonciation ? Après l'affaire Fillon, la presse est-elle emportée par son élan ? Craint-elle quelque-chose du gouvernement ? Est-elle animée par un esprit nihiliste ?... à creuser.
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