J'entends : j'ai un projet qui va rapporter beaucoup, pourquoi cela n'intéresse-t-il pas le capital risque ?
Parce que l'objectif du capital risque n'est pas de prendre des risques. Les associés d'un fonds sont des salariés. Ils touchent généralement trois pour cent des fonds qu'ils lèvent. Ce qui leur permet de se verser un salaire, parfois très confortable, sur cinq ans. Après quoi ils cherchent d'autres fonds. En conséquence, ils doivent dire à ceux qui vont leur apporter de l'argent, par exemple les fonds de pension, ce qu'ils ont envie d'entendre. Or, ces fonds ne sont pas dirigés par des entrepreneurs, mais par des salariés. Comme dans toute entreprise, leur opinion est fonction des idées de leurs chefs, et de leur monde. D'ailleurs, vu l'écart entre le jour de l'investissement et sa réalisation (plus de cinq ans), il y a amplement le temps de changer de job, et d'éviter les conséquences de ses actes.
En outre, les fonds vendent aux fonds. Là aussi il y a une logique : cela évite de se fatiguer à trouver des investissements, et cela permet de ne pas avoir de surplus de fonds, que réclameraient les investisseurs, ce qui serait un handicap dans une prochaine levée. Ce qui peut entretenir une bulle spéculative pendant une quinzaine d'années.
D'où l'importance des modes telles qu'IA et Big Data, l'ubérisation ou autre. Ce sont elles qui permettent à la profession de s'orienter. Le véritable entrepreneur, dans ce monde, est celui qui parvient à créer ces modes. Alors, c'est le jackpot.
Et si vous avez un projet qui rapportent beaucoup ? Il faut chercher des gens qui aient de l'argent et qui veulent gagner beaucoup...
(Il y aurait une autre façon de faire : des entrepreneurs qui ont réussi créent un fonds et demandent des financement supplémentaires. Ils se paient uniquement en variable.)
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