dimanche 1 décembre 2019

L'ordre étrange des choses d'Antonio Damasio

Livre de neuroscientifique philosophe. Annoncé comme "un grand livre qui bouleverse nos habitudes de pensée". Ce que j'en comprends :

C'est "l'homéostasie" qui fait avancer le monde, et qui est le moteur de l'évolution. D'ordinaire, la systémique définit "homéostasie" comme le maintient d'un état. Exemple type : thermostat, qui maintient la température d'une pièce. Ici, cette "homéostasie" semble plus floue. En gros, elle maintient le vivant dans une plage qui et plus ou moins confortable, selon où il s'y trouve. Justement, ce qui fait que l'on est plus ou moins confortable est, pour l'être supérieur, le "sentiment" (douleur, etc.), qui le met en mouvement pour améliorer la situation. C'est ainsi que nous avons créé les sociétés et leurs "cultures".

Ce qui "bouleverse nos habitudes de pensée" me semble être que ce que découvre les neurosciences est qu'il n'y pas de barrière entre le corps et l'esprit. Ils sont tous les deux la même chose. Nos capteurs nous fournissent à la fois une image de l'extérieur et une image, mélangée à la première, de l'intérieur - les sentiments. Ce qui signifie, outre que l'on ne peut parler d'objectivité, que, avec d'autres capteurs, le monde nous semblerait totalement différent. L'autre chose "qui bouleverse" est que la plupart de ce que l'on croit un propre de l'homme hypersophistiqué, est déjà présent dans la nature, par exemple dans le comportement collectif des cellules les plus frustes, depuis la nuit des temps.

Commentaire
Ce que je reproche à ce livre, que je reproche aussi aux philosophes, est qu'il ne définit pas clairement les termes qu'il utilise. Il se sert de mots courants, mais en laissant entendre qu'ils n'ont pas le sens ordinaire. Mais que diantre entend-il par "sentiment" ou par "homéostasie" ? Ensuite, il enchaîne l'apparition de ce qui fait les caractéristiques du monde d'une façon qui me semble un rien arbitraire. Les preuves manquent. On ne peut en tirer aucune prévision testable.
En tout cas, ce que cela semble dire est que les neurosciences ne sont pas ce que l'on croit. Elles ne s'intéressent pas qu'au cerveau. Elles découvrent que ce que l'on pensait cantonné au cerveau, cellules et fonctions, est partout. On découvre aussi que notre perception du monde est construite par notre corps (esprit compris), donc par l'évolution. Bref, toutes les certitudes de la science s'effondrent. Les neurosciences pourraient être la révolution scientifique de notre temps.

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