vendredi 1 avril 2022

La démocratie c'est l'intelligence collective

Si l'on devait construire une démocratie, comment devrait-on s'y prendre ?

Pas comme les Grecs ou la 3ème République. Le débat dans l'agora est l'antithèse de la démocratie. C'est la victoire du bonimenteur, du populiste et de l'émotion. Le chaos. 

Le général de Gaulle a cru résoudre le problème en réduisant la démocratie à l'élection d'un souverain. Il s'est trompé. 

Quid d'un "juste milieu" à la Aristote ? Entre la 3ème République et la 5ème ? Mais pas la 4ème ? 

RSE ? On la prend pour une mode de management de la bien pensance, un miroir aux alouettes, une question de carbone et de nature... Or, elle consiste à réunir les "parties prenantes" d'une question et à les amener à débattre, jusqu'à trouver un chemin commun. C'est "l'intelligence collective" en marche. 

Cela n'a rien d'utopique, si l'on comprend que l'on est dépendants les uns des autres. Et la mise en oeuvre pratique de cette idée n'a rien de compliqué :

  • "Partie prenante", signifie que la population est divisée en groupes ayant des intérêts communs. Ce qui permet de négocier en petit nombre.
  • J'ai découvert récemment un terme curieux : "acceptabilité". Ce que l'on cherche, c'est que le chemin ne soit pas idéal, mais acceptable pour tous. Car l'idéal de l'un est inacceptable par l'autre, qui est prêt aux pires extrémités pour défendre sa cause. En fait, c'est cela que l'on appelle la "justice" : chacun fait un effort pour réaliser l'intérêt général.
  • Une autre idée critique est illustrée par un terme du vocabulaire de 68. Alors, on apostrophait l'autre, en lui disant : "d'où parles-tu ?". Aujourd'hui, nous sommes noyés par une information incompréhensible. Or, tout cela n'est que du bruit. Chaque acteur du jeu politique est une pendule arrêtée qui a une idéologie bien précise. Il parle "de quelque part". Il suffit de la connaître, pour comprendre ce qu'il fait. 

En résumé, tout cela pourrait entrer dans un "processus d'instruction", au sens où l'entend la justice. 

Et, s'il y a urgence ? On laisse la personne au pouvoir en faire à sa tête, et on la juge ensuite. C'est déjà ce que faisaient les Athéniens. Seulement, ils confondaient juger et punir. Si bien qu'ils ont tué leurs généraux victorieux, et qu'ils ont perdu la guerre du Péloponnèse. Juger signifie apprendre. Pour cela, il faut que l'action du chef soit "transparente". C'est la condition du droit à l'erreur. 

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