samedi 16 avril 2022

Logos, principe de la démocratie ?

La vertu, principe de la démocratie, dit Montesquieu. Quand tout est permis, l'individu doit se comporter de manière responsable, puisque rien ne peut lui dicter sa conduite. Il doit avoir une conscience. Ce dont il peut se passer dans un autre type de régime. 

Et le "logos", parole et raison, n'est-il pas propre à la démocratie ? La démocratie c'est la "politique", de "polis", cité. Avant de respecter la loi, il faut la créer, et c'est l'affaire de tous les citoyens, la "politique". Et la politique est une question de parole et de raison. 

Certes. Mais où cela nous mène-t-il ?

  • Défaut de la démocratie : le "sophisme", détournement du logos. Originellement apprentissage du logos, il est devenu instantanément manipulation des esprits. Le sophisme est l'opium qu'utilise le virtuose de la raison pour exploiter le peuple. Il fait perdre le nord. Puis c'est la révolte, de celui qui se sent floué, sans avoir compris ce qui lui arrivait. 
  • Force de la démocratie : lorsqu'elle fonctionne correctement, elle est créative et enthousiasmante, et ses populations "vertueuses" mettent leur génie dans la réalisation d'un projet commun. Son atout face au régime autoritaire. 
  • Le bon réglage :
    • Eviter le virtuose de la raison, l'intellectuel. Attention à la division des tâches !
    • La "culture", ce qu'Aristote appelait "constitution" de la cité. Les principales règles auxquelles l'homme obéit sont inconscientes. Elles rendent une société résiliente ou non. Elles se constituent dans l'épreuve. (Qui ne tue pas renforce.) Il faut donc entendre "constitution" au sens "constitution (physique)" d'une personne, plutôt que "texte de lois". 
Conclusion inattendue : une démocratie a un besoin existentiel d'être en danger !

Effectivement, le danger est partout dans le discours politique. Particulièrement, justement, durant les périodes de prospérité, d'éloignement du danger réel. Car, ce danger "politique" est artificiel, déni de réalité, ruse du sophiste, détournement du logos. Et il conduit, en égarant les esprits, à la mettre dans un danger d'autant plus terrible, qu'elle s'est bercée d'illusions. 

Bref, la démocratie est peut-être le régime le mieux adapté au danger. Mais, seulement, si elle fait un bon usage du logos. Si elle parvient à maintenir le contact avec la réalité, menace et opportunité. 

Serait-ce cela la vertu, M.Montesquieu ?

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