jeudi 7 avril 2022

L'absurde et le changement

L'absurde est une vieille idée de la philosophie. Paradoxalement, l'absurde est le contraire de l'absurde ! Il est le révélateur du sens de la vie. Confronté à l'absurde, l'homme découvre ses valeurs les plus profondes. Ce pour quoi il est prêt à mourir. Son comportement change radicalement. 

Comme disait Montesquieu, de l'honneur pour le Français : « il nous est bien permis de faire cas de notre fortune, mais (…) il nous est souverainement défendu d’en faire aucun de notre vie ».

On a vu ce phénomène à l'oeuvre aux premiers jours de la guerre d'Ukraine, particulièrement chez les pays de l'Est. 

C'est une illustration d'une idée de Kurt Lewin : pour comprendre quelque-chose, il faut essayer de le changer. 

M.Poutine n'avait pas prévu l'absurde. Il croyait l'Occident rationnel. Mais l'Occident, comme toute société humaine, n'obéit pas à ses dirigeants, elle obéit à sa culture. 

Cependant, à l'envers, il est dangereux de jouer avec l'absurde. En 40, la France a réagi à l'absurde par la débandade, par exemple. Il est aussi possible que l'absurde, rebaptisé "néant", ait été derrière le soutien de Heidegger au Nazisme. Il aurait pensé que le saut dans le néant révélerait le génie humain (ou allemand). Ce fut aussi une idée d'anarchiste et de soixante-huitard, "sous les pavés la plage". 

En fait, l'absurde est, effectivement, un révélateur. Il révèle ce qui existe. Il ne réveille pas les peuples paresseux, il leur est fatal. Il est le couronnement d'une histoire de lutte. "Je me révolte donc nous sommes", de Camus ?

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