jeudi 3 décembre 2009

Dépression

Les malheurs d’un ami me font découvrir ce qu’est la dépression. C’est surprenant parce que ce n’est pas aussi mystérieux que je le pensais :

  • La dépression semble, simplement, être qu’un certain type d’aléa devient incapacitant. Une infime contrariété, qu’on résoudrait inconsciemment ordinairement peut nous mettre au lit pour plusieurs semaines.
  • En fait, la dépression paraît une amplification des hauts et des bas de la vie. Une existence normale rencontre aussi ce type de difficultés (la dépression est notre moyen de résoudre des problèmes), mais elles n’ont pas les mêmes conséquences.
  • Le plus surprenant est que la description des symptômes de la dépression m’a immédiatement évoqué la situation du dirigeant qui n’arrive pas à prendre une décision pourtant essentielle à la survie de son entreprise. Lui aussi semble refuser l’obstacle d’une manière qui paraît incompréhensiblement irrationnelle : ce qu’il doit faire n’est-il pas évident à tous ?
  • Je me demande si la dépression n’est pas précédée par un haut qui l’est trop. Dans l’exemple de cet ami, il semble avoir vécu, au préalable à sa crise, dans une sorte d’évasion de la réalité, qui ne pouvait que mal finir. Pas plus que dans la phase de dépression il ne voulait pas voir la vérité.
  • Selon son médecin, le problème de mon ami se traite par la chimie. Est-ce aussi certain que cela ? Tout d’abord, il m’a dit que sa crise actuelle avait coïncidé avec une remarque du dit médecin lui suggérant de commencer un traitement ; il pensait être capable de dominer son mal par sa seule volonté, le conseil du médecin signifiait qu’il échouait. Ensuite, le traitement semble s’en prendre à la manifestation mais non à la cause : il paraît créer une phase d’euphorie pas plus propre à la résolution de problèmes désagréables que la crise. Enfin, au lieu de rester au fond de son lit, comme d’habitude, l’ami a continué à faire quelques tâches simples, et il s’est rendu compte qu’il les menait à bien, et qu’il s’en sentait mieux. D’ailleurs, sa raison l’aide un peu à remettre de l’ordre dans ses perceptions : il sait qu’il voit tout en noir, mais que la situation n’est pas comme cela.

2 commentaires:

Herve a dit…

Aléa incapacitant, et surtout, sensation de ne pas pouvoir sortir de cette situation. Attention à ne pas forer sur la chimie: le sport, un retour vers ses proches, un changement de métier sont des moyens parfois plus simples et moins addictifs.

geispe a dit…

voir peut-être aussi un lien possible avec nos cycles émotionnels : http://cycleseptennal.blogspot.com/