Mes élèves de Dauphine semblent avoir une tendresse particulière pour John Kotter. Mais qui peut se vanter d’avoir utilisé ses théories pour réussir quoi que ce soit ?
Elles reposent sur la notion de « leader », un homme qui sait « conduire le changement ». C'est-à-dire qui comprend, avant tout le monde, la nécessité du changement, de formule simplement ce changement, puis amène son organisation à le réussir. Or, comme le dit Kotter, c’est l’inné et l’acquis qui font de nous un leader. Le bon dirigeant doit favoriser l’émergence de telles personnalités et leur fournir la carrière qui leur permettra de se développer.
Lire Leading change est comme écouter parler de Michael Jordan : ça ne vous transforme pas en champion de basket, mais vous savez ce que fait un champion de basket. Au mieux cela peut-il inspirer un autre champion, ou un entraîneur.
Il en est de même de Blue Ocean, une mode de management récente. Tous les dirigeants que je connais qui ont voulu l’appliquer ont échoué, d’autres m’ont dit avoir découvert qu’ils avaient appliqué la technique a posteriori.
Il en est de même de toutes les modes de management. Elles décrivent ce que l’on obtient en cas de succès, mais elles ne disent pas comment réussir. Cela tient à leur mode de conception : elles sont construites sur l’analyse de succès.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire