dimanche 19 janvier 2014

Faut-il craindre l’avenir ?

68 était le bienvenu pour Raymond Aron. La société gaullienne avait besoin d’un peu de fantaisie pensait-il. Mais il a bien vite déchanté. Cette anecdote que j’ai trouvée dans une étude de la pensée des intellectuels en 68 m’a frappé. Ne pourrait-il pas en être de même aujourd’hui ?

Ne pourrions-nous pas passer de Charybde en Scylla ? Et si, au lieu d’une société un peu plus humaine et solidaire qu’aujourd’hui, nous entrions dans une sorte de nouvel ordre moral ? Un retour de l’inquisition. En fait, je suis trop prisonnier de notre temps. Je n’arrive pas à envisager un scénario vraisemblable. Ce qui n’est pas surprenant, car la société tend à basculer brutalement d’un extrême à l’autre. Il existe cependant quelques scénarios usuels. Par exemple, les gouvernements faibles et sans convictions tendent à adopter, plutôt que de faire l’effort de penser, des idées qu’ils ne comprennent pas. C'est probablement pour cela que le libéralisme a été appliqué par des gouvernements de gauche. En ce sens, ce n’est pas le Front National qui est dangereux. Mais ce que pourrait faire de ses idées un gouvernement acculé, que cela arrange de penser que nous sommes des animaux. Car peut-il reconnaître qu'il est intellectuellement trop paresseux pour mettre en œuvre les idéaux grâce auxquels il a fait carrière ?

C’est sans doute pour cela que John Stuart Mill voulait que nous choisissions nos élus sur leur capacité à décider, à juger. Mais ces gens existent-ils ? Ou la sélection naturelle de la politique les liquide-t-elle, car trop dangereux ? En tout cas, les élections n’en ont aucun à nous proposer.  

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