Les députés ont voté à l’unanimité. Amazon (seulement ?
Et la Fnac ?) devra faire payer les frais de port des livres qu’il vend. C’est
curieux. Hier M.Montebourg se félicitait de la création
d’un millier d’emplois par un entrepôt d’Amazon. Et la loi est un sérieux
frein à l’accès à la connaissance. Le Français se moque-t-il de la connaissance
et de l’emploi ? Pourquoi n’a-t-on pas entendu ce type de propos, même
minoritaire ? Les députés sont-ils représentatifs de quelque-chose ?
Sinon des ordres du gouvernement (mais pas de M.Montebourg) ou de la dernière
idée qui semble flotter ? Et pourquoi faire autant de cas des libraires,
alors qu’on laisse crever des PME un peu partout ? Et que dire des SDF ?
Serions-nous tous des libraires ?
Tout semble beaucoup plus compliqué qu’on ne le dit
Amazon est-il un
danger pour les libraires ?
Les libraires affirmeraient qu’Amazon vend à perte. Mais on
lui reproche aussi de ne pas payer ses impôts ! Quant à la concurrence (huffingtonpost) :
"Nous réalisons 70% de nos ventes sur des livres de fond de catalogue qui ont plus d'un an. Au contraire, les libraires se concentrent sur les nouveautés et ne peuvent pas servir les clients qui demandent des ouvrages plus anciens, car ils ne les conservent pas en stock. Nous sommes donc parfaitement complémentaires", rappelle Romain Voog (dirigeant d’Amazon).(En outre, les libraires seraient victime du prix de l'immobilier, et des éditeurs qui publient à tort et à travers.)
Le marché du livre est aujourd'hui très cloisonné, tout comme son type de ventes. Les grandes surfaces alimentaires (Leclerc, Auchan) captent environ 20% du total mais se réduisent strictement aux "best sellers". Les grandes surfaces consacrées à la culture (Fnac, Cultura) 25%, tandis que les librairies indépendantes touchent 20%. La vente en ligne ne s'arroge que 10% du marché. Et Amazon n'est pas seul...
Le libraire, comme missionnaire ?
L’étonnante unanimité de nos représentants
a peut-être une autre explication. Voilà ce
que dit le ministère de la culture :
Compte tenu de leur rôle culturel (en effet, grâce à leurs conseils et leurs sélections, celles-ci jouent un rôle prépondérant dans la diffusion du livre, la mise en avant de la diversité éditoriale ainsi que dans l'aménagement du territoire et l'animation culturelle), le maintien et le développement des librairies constitue une des priorités de la politique du livre. Compte tenu des difficultés conjoncturelles et structurelles que rencontrent les libraires, l'action du Ministère de la Culture et de la Communication en faveur des librairies est aujourd'hui renforcée.
Voilà un texte bien surprenant. Le gouvernement nous prendrait-il pour des crétins, qui ont besoin d'être civilisés par des missionnaires ? Et ces missionnaires, ce sont les libraires ?
Voilà pourquoi nos députés votent comme un seul homme ?
Ils ne sont pas là pour nous écouter. Mais pour nous dire ce qui est bon
pour nous ?
Pour un libraire commerçant ?
Mais, avons-nous besoin de gens qui nous éduquent ? Et,
si oui, y a-t-il beaucoup de libraires qui en soient capables ? Et, s’ils
sont aussi utiles que le dit le ministère pourquoi ont-ils besoin d’être protégés ?
Et si le problème était là ? Si les libraires sont en
voie d’extinction, c’est
parce que ce ne sont pas des commerçants, mais des missionnaires ?
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