Dans
un billet, je me lamentais de la perte de qualité de la production textile
mondiale. Un homme du métier m’écrit ceci :
Votre post est intéressant, j'y ajouterais les points suivants :
1) l'explosion de la concurrence depuis un dizaine d'années contraint les enseignes "mainstream" à proposer des offres et des prix attractifs.
2) le coût des "murs" (investissement + loyers), en particulier dans les centres-villes, consomme beaucoup de capital et coûte de plus en plus cher.
3) des clients de plus en plus dépendants des promotions : effet crise et résultante de la concurrence qui fait rentrer les acteurs textiles dans un jeu de remise de plus en plus significatif (si vous avez été dans les magasins pour Noël vous n'avez pas pu manquer l'avalanche de promotions proposées par les grandes enseignes).
=> Les marges s'érodent et imposent aux enseignes textiles de rationaliser leurs prix de revient, ce qui les conduit à s'orienter vers des pays à bas coûts.
Mais, dans un contexte où les coûts salariaux (même au Bangladesh) connaissent une inflation importante cette stratégie paye de moins en moins. J'ai le sentiment qu'aujourd'hui nous sommes à un tournant dans lequel, pour sortir de cette spirale infernale, les enseignes se posent la question de l'offre à proposer à leurs clients. Plus de mode, des collections qui tournent plus vite au point d'être ruptées très rapidement (et donc de susciter l'envie chez les clients). Cela a un coût puisqu'il faut produire mieux et avec une meilleure qualité mais cela implique moins de promotions. C'est le modèle Zara.
Cela signifie-t-il que la production textile pourrait
revenir vers chez-nous ? En tout cas, cela montre à quel point les
entreprises sont pilotées par des considérations à court terme. Elles semblent
purement réactives. Et que l'homme compte peu ! Il est un coût. Y compris lorsqu'il est client. Jusqu'à ce qu'il acquiert un pouvoir de nuisance ?
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