La théorie de la complexité parle d’émergence. Il n’existe
pas d’individu isolé. Il y a des groupes d’individus (atomes ou hommes), et ils
apparaissent avec les lois qui les régissent (loi de la gravité ou code de la
route). Ces lois qui transcendent l’homme sont la « métaphysique »
des philosophes.
Je me demande, à la suite d’un billet précédent, si le propre
de l’homme n’est pas, justement, de pouvoir entrapercevoir les règles qui le
gouvernent. C’est un être semiémergent. (Apparemment, pour Kant,
c’était l’artiste qui était le plus humain d’entre-nous.)
Je me demande aussi si, ce qui le menace le plus, n’est pas
la complexité qu’il génère lui-même. Travailler, par exemple, a longtemps été
une sorte de jeu d’enfant. Aujourd’hui, il faut des tas de diplômes, ce
qui disqualifie une grande partie de l’humanité. Ne peut-on pas imaginer une sorte d’étouffement de la capacité émergente de l’homme sous l’emprise de
la société ?
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