Je me souviens que lorsque DSK a démissionné du ministère des finances, son remplaçant avait déclaré, en substance, qu'il n'aurait aucun mal à occuper sa fonction puisqu'il faisait déjà tout le boulot. Il a été vite débarqué. Idem pour l’Éducation nationale, qui a eu besoin du charme de Jack Lang pour calmer ses troubles. Mme Clinton a en QI ce que M.Clinton a en QE. Qui préfère-t-on ? Et que dire de M.Reagan ? M.Chirac ? N'aimerait-on pas l'intellectuel ? Avoir des faiblesses humaines serait-il un atout en politique ? Mais, M.Obama semble avoir la côte actuellement. Or, c'est l'intello ultime.
Je vois la recette suivante.
- Un talent fou, éventuellement dans l'art de la manigance, à l'image de Mitterrand ;
- mais aussi être "estimable" : on comprend qui ils sont (entendre "estimer" au sens "mesurer"), ils poursuivent quelque chose, ils sont "honnêtes" (ils ne dissimulent pas), et, surtout, ils ont une forme de respect pour nous. Attention, comme le montrent toutes les guerres, un adversaire est souvent plus estimé qu'un allié.
Je pense qu'Obama a commencé par être haï pour tout ce qu'il représentait. Et qu'il a fini par être estimé parce que, dans son genre, intellectuel, il matérialise les valeurs américaines. Ses adversaires doivent être admiratifs : seul, il a réussi à les défaire, et sans entourloupe, par l'intelligence pure. Quant à MM. Sarkozy et Hollande, je soupçonne que beaucoup leur reprochent de les mépriser, d'avoir un "agenda caché", comme on dit en anglais. J'ai entendu des gens de gauche, qui avaient débattu avec Mme Le Pen, confesser qu'ils avaient eu la désagréable impression de la trouver sympathique. Elle croit à ce qu'elle dit. Surtout, elle représente beaucoup de leurs valeurs : elle bataille contre tous les problèmes que rencontre une femme qui veut être l'égale de l'homme, c'est la Jeanne d'Arc du féminisme. Cela me semble confirmer mon hypothèse. En revanche, je pense qu'elle n'a pas le talent de son père. Être estimable n'est pas tout, il faut une forme de génie. C'est peut-être tout cela que l'on appelle "l'autorité" ?
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