Enquête sur l’entreprise française. Je découvre
un phénomène étrange. Elle tend à se figer. Le monde
évolue sans qu’elle s’en rende compte. C’est frappant, parce que c’est
systématique. C’est vrai pour toutes les entreprises, des minuscules aux monstres
internationaux.
Si elles ne sont pas compétitives, ce n’est pas une question
de charges sociales, mais de ce qu’elles ne sont pas dans la compétition !
(Cela n’a pas que des conséquences négatives. Paradoxalement.
En effet, l’entreprise française étant coupée du marché, elle ne sait pas ce
qui a de la valeur pour lui. Du coup elle possède des gisements non
exploités.)
Cela me rappelle l’analyse de la France par Tocqueville. Un
assemblage de bulles indfépendantes. Cela me rappelle aussi les travaux du sociologue Robert
Merton. Il a étudié la bureaucratie. Il conclut à un « détournement de
but ». Le bureaucrate s’invente un objectif qui n’est pas celui de l’organisation.
Pourquoi ? Parce qu’il n’est pas informé de ce qui se passe à la tête de l’organisation.
Sommes-nous des autistes, parce que nous sommes considérés comme des choses ?
Nous ne sommes pas supposés comprendre ? Notre éducation cherche à nous
imposer une vérité révélée ? Nous nous en méfions, du coup, nous inventons
la nôtre ?
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