vendredi 4 mai 2018

Scott Ross

On dit qu'Einstein s'est brouillé avec un ami violoniste virtuose, lorsqu'il a voulu lui jouer du violon. Une des grandes jouissances de la vie et de pouvoir se vanter de ses exploits devant un virtuose. C'est ainsi que j'ai eu le plaisir de raconter ma carrière sportive à l'entraîneur qui a fait de l'équipe de France de handball la meilleure du monde. Et j'ai fait de même, dans leur domaine, avec quelques-uns des scientifiques les plus brillants, lorsque j'étais à Cambridge. C'est de là que j'ai tiré la conclusion que les personnes intelligentes trouvent toujours quelque-chose d'intéressant chez leur prochain.

Eh bien, aujourd'hui, je vais parler de musique, une question que je ne connais pas. Car j'ai eu la surprise de découvrir que Scott Ross pensait la même chose que moi de Glenn Gould jouant Bach et d'Orowitz jouant Scarlatti ("hérésies"). A mon avis, ce qu'apporte notre sensibilité spontanée à une oeuvre n'est rien en comparaison de ce que l'on peut gagner à tenter de pénétrer la culture de la période qui l'a produite. Croire jouer Bach comme Bach est idiot. Mais chercher à comprendre comment fonctionnaient les esprits en son temps peut être un enrichissement immense.

En revanche, il me semble que la compréhension a quelque-chose de mystérieux. J'ai l'impression que dans tous les domaines (des mathématiques à la menuiserie, en passant par la musique), il y a des choses évidentes pour certaines personnes, et pas pour d'autres. En regardant Scott Ross donner ses cours, je me suis demandé s'il n'avait pas compris tout de même quelques vérités éternelles...

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