vendredi 14 mai 2021

Le paradoxe du libéralisme

Pendant des années, on nous a parlé de libéralisme. Et même de néolibéralisme. On s'attendait à un grand massacre de la "bureaucratie", donc de l'Etat. Beaucoup le craignaient. Or, nous n'avons jamais eu autant de bureaucratie et d'Etat ! Que s'est-il passé ?

L'impeccable exercice de la logique du libéralisme. Le libéralisme, c'est la concurrence. On a donc organisé la concurrence. Dans le secteur de la recherche, par exemple, on se finance désormais par appel à projet. Donc le chercheur ne cherche plus, il rédige des dossiers. La plupart du temps pour rien : il gagnerait dans 12% des cas, d'après ce que j'ai entendu. Mais il faut aussi toute une administration pour choisir les projets, brasser du dossier et l'évaluer. (Et quid de l'évaluation par une administration d'une idée de génie, qui renverse les idées reçues ?) Mieux : le critère de mesure du scientifique est sa publication, une publication qui doit être citée le plus souvent possible. Donc, comme le professeur Raoult, il a monté tout un dispositif pour écrire des articles. Et, comme les chercheurs italiens, il est devenu un champion de la citation des copains. Idem dans l'hôpital, où le personnel utile est moins nombreux que le personnel administratif, et dans l'enseignement, etc. 

Le libéralisme a créé la bureaucratie ! 

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