On entend beaucoup parler du professeur Michael Sandel, de Harvard. Il réfléchit à un sujet du moment : le mérite (interview).
Ce spécialiste de la justice a mis un nom sur un changement hautement injuste : la méritocratie. Comme souvent le terme "mérite" cache un sens très particulier. Le mérite c'est le diplôme. Ce n'est pas le mérite de "l'ordre du mérite", ou même du "mérite agricole". D'ailleurs, ce n'est pas n'importe quel diplôme : c'est le diplôme des "meilleures écoles". Quelqu'un comme M.Biden, le président américain, qui n'a pas reçu leur formation, n'a pas de mérite...
Ce qui produit "mécaniquement" une énorme inégalité. Puisque, par définition, l'immense masse de la société n'aura jamais de mérite. Voilà qui va bien au delà de la façon actuelle de traiter le problème en France, puisqu'il est vu seulement sous l'angle de la reproduction des élites. (Seuls les enfants issus de certains milieux privilégiés pouvant faire les "meilleures études" donc avoir du mérite, installons des quotas et le problème est réglé.)
Comment résoudre la question ? En remplaçant mérite du diplôme par dignité du travail. Il n'y a pas de sot métier disait-on dans ma jeunesse. Paradoxalement, dignité était peut-être ce que l'on entendait par "mérite", en ces temps éloignés.
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