mercredi 16 juin 2021

Le retour de Michel Crozier ?

Il y a un changement à la française, je crois. C'est celui qu'a mené Michel Crozier, il y a quelques décennies. Il correspond à un renouveau du pays, oublié aujourd'hui, mais qui a eu lieu au moment où l'offensive japonaise a commencé à battre de l'aile. Ce type de changement part d'en bas. Pour résoudre les problèmes systémiques d'un Air France ou d'une SNCF, il demande son avis aux gens du terrain. Et il en tire une vision globale, que le haut peut mettre en oeuvre. 

Je me demande si notre gouvernement n'essaie pas de faire du Michel Crozier sans le savoir. L'autre jour j'entendais le directeur de la stratégie de l'ANCT (remplaçant de la DATAR) dire que son agence cherchait à trouver ce que les territoires faisaient de bien, pour le faire connaître. De même, l'Etat négocie des contrats de relance avec les collectivités locales. Contrats qui devraient déboucher, me semble-t-il, sur 834 expérimentations. Le changement n'est plus imposé par le haut. Il part d'en bas.

Pourquoi cela ne marche-t-il pas encore ? Parce que le gouvernement n'a pas encore réinventé la technique Crozier. Il est toujours dans une forme de laisser-faire maladroit. Comme cela a été le cas avec son "comité citoyen", une technique bien connue des études de marché, et qui n'est pas adaptée, c'est de notoriété publique dans ce milieu, à la question que l'on voulait lui faire résoudre. La méthode Crozier demande une enquête. Celui qui la mène doit vouloir changer les choses. Il n'est pas passif. Il cherche à identifier les questions à résoudre, les solutions de ces problèmes, et les personnes clés qui sont sur le chemin critique du changement. 

Michel Crozier nous dit : encore un petit effort ?

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