dimanche 26 décembre 2021

Changement systémique

Ce blog étudie le changement depuis qu'il existe. Ce qui arrive est stupéfiant. Pourtant, c'est prévu par la systémique. 

En effet, la société est en train de changer, radicalement. Et cela touche les principes mêmes qui gouvernent nos comportements. Montesquieu aurait parlé d'une changement de "l'esprit des lois". 

Par exemple, il y a une pénurie mondiale de ressources humaines. Du jour au lendemain, le dirigeant, qui se tapait sur les pectoraux en clamant qu'il était un "premier de cordée créateur de valeur", n'est plus rien. Maintenant, il doit être "séduisant". Car le jeune veut servir une juste cause. Et la fiche de poste, c'est fini : il faut bâtir à partir de ce qui se présente. Et peut être même, le superbe isolement du chef d'entreprise a fait son temps, car il va probablement falloir partager son personnel. La coopération est la règle du jeu, en période de rareté. 

Il y a aussi la globalisation. Son hypothèse implicite était la quasi gratuité du transport. Or, le virus a montré qu'il présentait un risque imprévisible. La supply chain est à terre. Et cela a une conséquence massive : de la période du moins disant, on passe à celle de l'innovation. Du moins cher au meilleur. Le règne du gestionnaire risque bien d'être remplacé par celui de l'entrepreneur. Si le dirigeant veut garder son poste, il va devoir remettre en marche son cerveau. L'élite va devoir justifier ses prétentions.

Et la rigueur, que nous imposait Mme Merkel ? Je lisais un article qui expliquait que le monde s'était mis à imprimer des billets, et constatait avec stupéfaction que le ciel ne lui tombait pas sur la tête. 

Où cela nous mène-t-il ? Aucune idée. En tout cas, les rapports de force se sont totalement inversés. Alors que juste avant l'épidémie la SNCF et Air France étaient paralysés par des grèves, qui parierait aujourd'hui un kopeck sur les hommes forts d'hier ? Ecole de l'humilité. 

Enseignement ? Nous tendons à être des mouches du coche. Nous croyons que nos succès sont dûs à notre génie, alors qu'ils sont le résultat des circonstances. Et les belles théories dont on nous a abreuvé, et qui ont valu quelques prix Nobel, ne sont que des rationalisations de rentes de situation. Peut-être peut-one espérer une renaissance de la science ?

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