En 2008, on parlait "d'économie réelle". On entendait par là que les financiers avaient créé une économie coupée de la réalité, dont l'explosion menaçait d'être fatale à l'humanité.
Il semble que le virus nous ait fait découvrir que nous vivions, comme les financiers, dans un monde de belles théories sans aucun lien avec la réalité.
Il faut peut être voir dans ce phénomène ce que Robert Merton a appelé, pour la bureaucratie, "displacement of goals". Les bureaucrates s'inventent des objectifs qui n'ont rien à voir avec la mission de leur organisme. Il semblerait, plus généralement, que, lorsque l'humanité parvient à s'isoler de la nature, comme elle l'a fait après guerre, elle invente un monde fantasmagorique, façon Kafka.
L'enfer, c'est les autres, disait Sartre dans Huis clos. Si l'humanité ne veut pas être asile de fous, elle doit éviter le huis clos ? La conscience permanente du risque est une hygiène de l'esprit ?
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