mercredi 22 décembre 2021

De Gaulle exemplaire ?

Ce blog s'interroge sur ce qu'il faut penser de De Gaulle, depuis longtemps. Sa biographie montre un militaire peu glorieux (peut-être gêné par sa grande taille). Pendant la dernière guerre, il fut un symbole quasi immobile (sa taille, encore ?), alors que d'autres jouaient leur vie, avec une bravoure stupéfiante. Puis il nous a imposé, à contre histoire, un régime monarchique, qui est en crise depuis un demi siècle. Et il s'est engagé dans une politique de décolonisation dont il était certain qu'elle nuirait au décolonisé. Et cela pour des raisons d'amour propre. 

Et, pour autant, quand on le compare à nos hommes politiques modernes, et, surtout, à ceux qui le critiquent et qui l'ont toujours critiqué, qu'il les ridiculise ! Car, si sa première guerre fut aussi courte, c'est que l'on ne peut pas courir sus à l'ennemi, quand on mesure deux mètres. Il faut bien du courage pour se dresser face à une mitrailleuse en sachant que l'on n'a aucune chance de l'atteindre. Puis, quasiment seul contre tous, il a compris ce qu'il aurait fallu faire pour gagner la guerre : mécaniser l'armée française. Pendant la guerre, il a tenu tête, seul, à tous, à commencer par Roosevelt, pour qui la France méritait le même traitement civilisateur que l'Allemagne. De Gaulle, seul, a fait plier la nation la plus puissante du monde ! Et, il n'a jamais confondu les fonds de l'Etat et les siens. On disait qu'à l'Elysée il payait son électricité. Et que, avant d'y arriver, il avait du mal à boucler ses fins de mois, avec sa retraite de colonel (il n'était général qu'à titre provisoire, et il a refusé d'être nommé maréchal). 

L'enseignement de cette histoire, c'est peut-être, d'une part, les dangers du pouvoir solitaire. Personne n'est assez intelligent pour éviter l'erreur grave. Et c'est le citoyen qui la paie, cette erreur. Et, d'autre part, qu'avant de critiquer, nous ferions bien de balayer devant notre porte, et de nous regarder dans une glace. 

(Une réflexion qui m'est venue, en entendant parler de l'incurie de Boris Johnson.)

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