Le rapport Cotis montre que la France a suivi la pente anglo-saxonne :
- La part des salaires dans la valeur ajoutée reste fixe, mais les segments les plus riches s’enrichissent disproportionnellement. Compte tenu de la faible croissance, il semble logique qu’une partie au moins des salariés se soit appauvrie.
- Quintuplement des dividendes en 15 ans. Phénomène général qui a consisté à vider l’entreprise de sa substance, donc à l’affaiblir. Clairement, les nouveaux actionnaires qu’étaient les fonds et les dirigeants-gestionnaires à stock options ont utilisé un pouvoir que n’ont pas les autres actionnaires (éparpillés donc impuissants) pour se servir copieusement.
- La croissance faible, de surcroît, démonte ce qui justifiait ces inégalités : encourager ceux qui « créent de la valeur » (dirigeants et fonds) et donner le pouvoir au marché sur l’entreprise, forcément inefficace (comme l’état, d’ailleurs). Et bien non, ils ne créaient pas de « valeur », sauf pour eux.
Bien entendu, la situation des PME doit être notablement différente de celle des grandes entreprises.
Réflexions :
- Ce rapport est un rappel que le meilleur moyen de s’enrichir est au détriment de son prochain. Méfions nous des discours sur la croissance et le progrès.
- Est-il possible de revenir à la situation antérieure ? Les nouveaux modes de rémunération sont des « avantages acquis », il n’y a pas plus de raison qu’ils disparaissent que les avantages acquis du service public. À moins que le travail actuel de solidification de l’entreprise ne montre que, pour qu’elle soit durable, elle a besoin de dirigeants et d’investisseurs qui ne soient pas encouragés à la délester de ses actifs.
- Je ne pense pas qu’il y ait eu escroquerie. Certains ont pris le pouvoir, qui pensaient être les mieux placés pour l’assumer. Une fois là, ils se sont accordé de gros revenus, convaincus que leur effort les méritait. N’aurions-nous pas fait la même chose à leur place ?
Compléments :
- La pente anglo-saxonne. L’entreprise des 30 glorieuses était organisée différemment d’aujourd’hui : dirigeants salariés, actionnaires impuissants, auto-financement : L’ère de la planification. Comment on est arrivé où on est aujourd’hui : De la planification au marché.
- Une autre étude sur la France : Inégalités françaises ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire