mardi 12 mai 2009

Réforme des hôpitaux et malédiction du moyen

La radio annonce que le gouvernement modifie une nouvelle fois sa réforme des hôpitaux, notamment l’idée de donner à l’hôpital un grand patron de droit divin. Cet réforme est un cas d'école, l'illustration des erreurs qui tuent le changement.

  • Erreur fatale (que nous faisons tous) : imposer un modèle idéal à une organisation, sans rien connaître de celle-ci. Ici on lui impose le modèle fantasmé de la PME : avec un « patron » tout devient efficace, n’est-ce pas ?
  • Devant la résistance des membres de l'organisation, on recule, on fait des compromis, on dénature le modèle, on l’alourdit. Que va-t-il en sortir ? Probablement un hôpital plus bancal et coûteux que sa version originale.
  • Résultat classique : le moyen aura été installé (le patron), mais la fin (qualité des soins, réduction des coûts) n'aura pas été atteinte.

C'est la malédiction du moyen : le gouvernement est tellement obsédé par le moyen (le patron) qu'il en perd de vue la fin.

Comment fallait-il procéder ?

  • Partir de l’existant et de ce qu’on veut en faire (fin). On aurait alors découvert des gens compétents et dévoués qui font de leur mieux, en dépit de dysfonctionnements irrationnels. De ce diagnostic on aurait tiré un plan d'améliorations de notre système de soins, le coût de cette évolution (faible, puisqu’il s’agit en grande partie d’éliminer des dysfonctionnements), et ce que l’on peut en attendre.
  • Dans le jargon de l’entreprise on aurait eu, alors, un « business plan », qui permet d’expliquer à l’investisseur (dans ce cas au contribuable - électeur), ce que va lui rapporter la réforme, et de justifier son coût par ses bénéfices ou « retour sur investissement ».

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