dimanche 3 mai 2009

Grippe porcine : on en fait trop ?

J’entends de plus en plus dire que l’on s’est peut-être emballé un peu vite. D’ailleurs ça a déjà été le cas pour la grippe aviaire.

Et si l’on s'était trompé ? The pandemic threat explique que nous n’aurons par perdu notre temps : nous nous serons entraînés, et les services de santé mondiaux avec nous. Le monde en sera d’autant plus efficace le jour où arrivera la véritable épidémie. (Elles surviennent en moyenne toutes les 3 décennies, et il n’y en a pas eu depuis 1968.)

L’argument est inattendu mais évident a posteriori. Beaucoup de gens ont découvert que l’entraînement était un aspect essentiel de leur vie (sportif, astronaute, pompier, champion d'échec, mathématicien...). Étrangement, c’est quelque chose que les entreprises n'ont pas compris : au lieu de simuler différents scénarios d’avenir, plus ou moins probables, presque toutes affirment qu’il n’y a pas d’autre cap que celui qu’elles suivent. Quand l’avenir les dément, leurs affaires tournent très mal.

Compléments :

2 commentaires:

Herve a dit…

Excellente remarque, les entreprises s'entrainent peu. Et quasiment uniquement a l'occasion d'alertes incendie.

Christophe Faurie a dit…

Hier, je faisais une conférence sur les techniques de changement. On m'a posé la question de l'attitude que devait avoir l'entreprise pendant la crise. J'ai parlé notamment d'entraînement. Ce qui m'a rappelé une anecdote. Pendant la bulle Internet j'ai fait faire à une entreprise la simulation suivante : et si c'était une bulle?
Quand le Nasdaq s'est effondré, il y a eu un moment de doute général, qui a duré un an, je crois. Était-ce vraiment un crash ?
En fait, la paralysie n'était pas totale. Dans le cas de l'entreprise en question, son siège américain lui a demandé de "réagir" (mais sans donner aucune indication), elle a ressorti le plan d'action sorti de la simulation. L'intéressant de l'anecdote est ici: par contraste, le reste de la profession a très longtemps continué à nier qu'il s'agissait d'une bulle.
Ceci illustre ce que j'appelle le "grand théorème du changement": quand on ne sait pas par quel bout prendre un changement, on innove en disant qu'il n'y a pas de nécessité à changer.