Il y a quelques jours j’ai entendu un morceau de débat sur France culture, sur l’alcoolisme des étudiants, et notamment sur le trouble à l’ordre public qui en résulte à Rennes. Chaque jeudi soir il y aurait beuveries et tapage. D’après ce que j’ai compris un homme politique local aurait proposé d’organiser des examens le vendredi matin. Comme cela tous ces vauriens seraient contraints de travailler. N’est-ce pas ?
Ça m’a rappelé mon service militaire. À l’époque, en Allemagne, les appelés français avaient trouvé une distraction en deux temps 1) se saouler à la bière 2) chercher des noises aux Gis. Je me souviens d’un discours d’un colonel qui expliquait qu’il allait régler le problème en augmentant le prix de la bière.
Tout cela part d’une hypothèse implicite, déjà repérée par March et Simon il y a plus d’un demi-siècle (Organizations) : l’homme est une machine. Vous lui donnez des ordres, il obéit. Application : augmentez le prix de la bière, il ne se saoule plus ; examens le vendredi matin, il prépare, il ne sort pas. C’est ce type de raisonnement qui fait croire au subalterne que le politique ou le colonel a une intelligence limitée. Finalement tous s’accordent sur le fait que l’autre est une machine. Amusant.
Dans un billet précédent, je concluais que pour transformer le monde il suffisait de faire entrer la rigueur scientifique dans les processus de décision de ses élites. Dans le même ordre d'idées, que faudrait-il pour transformer la France ? Que nos élites acquièrent la capacité de comprendre la logique de nos comportements. Alors elles prendront des décisions qui servent le bien public. Et nous les trouverons intelligentes.
Compléments :
- Autre exemple d’une pensée d’élite : L’école du crime (2).
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