jeudi 20 août 2009

Capitalisme : punir le client

Les journaux ne paraissent plus les jours où ils ne se vendent plus suffisamment, les « fournisseurs de contenu » exigent des mesures répressives du gouvernement (Hadopi), les grandes surfaces nous donnent le choix entre un lait pas cher à leur logo (qualité ?), et un prétendu haut de gamme dont le prix se justifie par un packaging inutile (Prix du lait)…

Le mot d’ordre du dirigeant à bonus est : arnaquer le client, et le punir si ça ne marche pas. Est-ce en attaquant notre sentiment de justice que la grande entreprise va se faire des clients ?

D’ailleurs, est-ce cela l’entreprise ? Ce qui me frappe chez les entrepreneurs que je connais, et chez Steve Jobs, est que ce sont des champions de leur métier, qu’ils connaissent intimement leur marché, mais, surtout, qu’ils veulent nous apporter quelque chose de nouveau et d’essentiel. En fait, l’entrepreneur est un croisé qui veut transformer la société.

Un exemple, la presse. Contrairement à leurs équivalents modernes, les grands patrons de presse étaient des hommes de conviction, ils avaient des choses à dire. Voilà certainement pourquoi The Economist ou Le Canard enchaîné prospèrent : ils demeurent poussés par une motivation plus forte que la raison (promouvoir le libéralisme économique dans un cas, dénoncer les manipulations du gouvernement et des puissants dans l’autre), et cela depuis des décennies (150 ans pour The Economist et 90 pour Le Canard).

Notre capitalisme moderne a été celui du manager professionnel. Une sorte d’autiste qui grimpe la hiérarchie de la grande entreprise bureaucratique grâce à ses diplômes et qui ne sait la gérer que par la comptabilité, degré 0 de la science et de l’intelligence. Son moyen d’action ? Le parasitisme. C'est-à-dire tromper les règles qui assurent la solidité de l’édifice social et de l’entreprise, pour en tirer quelque avantage à court terme.

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