Hier, j’entendais un ancien responsable de la résistance Afghane dire que son pays était bien plus qu’une anarchie talibane, il était le théâtre de guerres qui lui étaient étrangères, russes, chinoises, pakistanaises, indiennes, américaines, européennes, et que l’on ne s’en sortirait pas en expédiant quelques soldats mais en trouvant une solution politique. Ce qui m’a amené à penser à l’Europe et à son histoire :
Ce qui semble avoir sorti l’Europe de sa spirale de guerres a été la prospérité, elle-même suscitée par l’aide économique américaine. C’est ce que montre, je crois, le contraste 18/45 : dans un cas l’Amérique refuse d’aider l’Europe exsangue, si bien que les vainqueurs saignent les vaincus pour se renflouer, ce qui crée les conditions d’une nouvelle guerre. Dans l’autre l’Amérique aide généreusement l’Europe, ce qui finalement lui rapporte beaucoup.
Cependant, peut-être y avait-il en place, en 45, en Europe, les conditions d’un miracle économique ?
Quelles sont-elles ? Aucune certitude, mais deux idées :
- un mécanisme qui fait contrepoids à l’émergence d’une oligarchie (donc un pouvoir fort, mais démocratique),
- un tissu économique suffisamment solide et organisé pour pouvoir prospérer.
Compléments :
- Sur ce que l’Amérique tente de faire du monde et son attitude à l’Europe après les deux guerres : Reluctant crusaders / Dueck.
- Sur l’action de l’Amérique dans le monde, ces dernières décennies : Consensus de Washington.
- Ma raison de croire que le changement ne peut se faire que dans une cocotte-minute : Conflits en Nouvelle Calédonie.
- Le fait qu’il faille conduire le changement en aidant une organisation (peuple…) à trouver sa voie plutôt qu’en la lui imposant vient de mon expérience. Edgar Schein est arrivé à la même solution (d'ailleurs la science pense qu'il n'y a pas de seule bonne solution, que l'avenir est imprévisible) : SCHEIN, Edgar H., Process Consultation Revisited: Building the Helping Relationship, Prentice Hall, 1999.
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