Depuis toujours on soupçonne un parallèle entre fonctionnement du corps et de la société. Peut-être avec raison me suis-je dit en écoutant David Servan-Schreiber, hier, dans une émission de France Culture. Voilà ce que j’ai retenu de la fin de l’émission (j’ai raté le début) :
- Les cellules du corps essaient toutes de se développer au détriment de l’intérêt général, mais elles sont rappelées à l’ordre par le système de contrôle interne. Le cancer, c’est une cellule qui a réussi à tromper ce système. Cette description ressemble à celle de la crise : la crise comme cancer ?
- La dépression. Elle a une utilité. Elle amène l’homme à se replier sur lui-même, à moins consommer, à remettre en cause ce à quoi il croit et à réinventer quelque chose de neuf. Ce qui aide l’homme à sortir de la dépression, c’est de lui faire entrevoir une vie différente (l’autre n’étant plus possible) mais très désirable.
Compléments :
- Sur l’utilité de la déprime humaine, et sur le tort que trop d’optimisme fait aux Américains : Stress américain.
- La crise comme cancer rejoint la thèse de l’économiste Simon Johnson, et celle de Rousseau sur « l’égalité » : Crise : destruction destructrice. Il me semble que ce que l'Amérique appelle innovation est de plus en plus souvent une victoire de l'intérêt individuel sur l'intérêt général. Une manière de cancer.
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