The Economist a décidé que les inégalités sont allées trop
loin. Elles sont stériles : rentes et reproduction des élites. Pire. Les
forts détournent les flux financiers de leur destination légitime. Plus de
croissance possible. Que faire ? Attaquer rentes et monopoles ;
orienter les dépenses gouvernementales vers les pauvres et les jeunes ; pour
alimenter l’Etat, rediriger les impôts vers ce auquel on ne peut échapper
(succession, propriété), et supprimer les avantages pour riches (déductions,
sous-imposition des gains du capital). Les Chaebols coréens sont peut-être un
exemple de tels monopoles qui confisquent les ressources productives de leur
pays. Ses prochains gouvernants pourraient vouloir leur faire la peau. Le FMI trouve
aussi que la rigueur est contre-productive. 1% de rigueur pourrait coûter jusqu’à
1,7% de croissance. Il faut être « plus
lent, plus juste, et plus malin ». En particulier tirer parti des
faibles taux des emprunts d’Etat, augmenter les impôts plutôt que réduire les
dépenses, aider à trouver un emploi plutôt que subventionner les chômeurs… Ce
retournement serait-il dû au calvaire grec ? Il commence à inspirer la compassion : efforts méritoires, finalement. Bien que désespérés à long terme. L’Europe
va-t-elle venir à son secours ?
Des idées pour la croissance ? Les grandes villes. « L’innovation de nos jours demande une foule
de plus en plus grande d’experts, si possible travaillant dans le même garage. »
L’Europe en manque, parce qu’elle n’a pas su abattre ses frontières. Autre idée :
les réseaux. Le principe néolibéral de l’individu omniscient paraît enterré. On
parle maintenant « d’effet réseau ».
Les gouvernements devraient s’en préoccuper. En particulier parce que s’il y a
des poches de chômage, c’est probablement qu’elles sont « en dehors des bons réseaux ». (Serait-ce
le cas de Pôle emploi ?) A ce sujet, pourquoi le néolibéralisme a-t-il
émergé ? Il a été porté par les think-tanks, les journalistes, les
politiciens, et l’humeur contestataire des années 70, court-circuitant la
science et l’université.
Renouvellements politiques du moment. La stratégie de
B.Obama ? Montrer que les idées de son concurrent sont encore plus
ringardes que les siennes. Quant à l’Iran, il serait touché par une inflation
galopante. Cela va-t-il être fatal à M. Rafsanjani ? Les réformistes
pourraient-ils revenir en grâce ?
Curieuse armée allemande, pour finir. On y a l’obligation de
désobéir et de clamer ses opinions. Ce qui m’a rappelé une remarque d’une amie
allemande : le premier souci de l’école allemande est d’apprendre l’esprit
critique. Aurait-elle des choses à nous apprendre ?
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