Carlos Ghosn parle du redressement de Nissan à Stanford (excellente vidéo). Surprenant comme cela correspond aux situations qui font l'essentiel de ma vie, et à ce que je dis sur le changement, et que l'on ne comprend pas.
- La situation : l'entreprise est dans le rouge. Il n'y a aucune raison fondamentale pour cela. La solution est "à l'intérieur" de l'entreprise. Elle doit la connaître.
- Et surtout, si la solution vient de l'intérieur, elle sera appliquée. Alors qu'elle ne le sera pas si elle vient d'un consultant.
- Carlos Ghosn mène l'enquête. Seul, apparemment.
- Comme d'habitude cette solution est évidente. Ne serait-ce que parce que les modèles économiques des constructeurs sont les mêmes, et que l'on sait immédiatement où il faut chercher. Mais, comme d'habitude, cette solution consiste à faire ce que l'on dit qu'il est impossible de faire (mystérieuse "culture japonaise"). Seulement, en y regardant d'un peu plus près, on découvre qu'il y a une manière de faire "légalement" (en respectant les règles culturelles) ce qui semblait interdit.
Mais je suis prudemment enthousiaste :
- La solution trouvée par M.Ghosm est-elle totalement "légale" ou a-t-il cassé un mécanisme dont la nécessité se fera sentir à long terme ? Pourquoi cela marchait-il pour Honda et Toyota et pas pour Nissan ?
- A-t-il constitué autour de lui des gens qui sont capables de faire comme lui ? C'est à dire l'entreprise est-elle dans un processus d'amélioration et de remise en cause permanente, ou ne réagit-elle qu'aux crises, pour la résolution desquelles il demeure une pièce centrale ? Les membres de l'entreprise disent-ils "nous", ou pensent-ils, "je" suis Nissan, Renault, ou, encore, "je" pourrais être VW ?...
- Il parle de "discipline", il connaît son agenda sur un an. Mais n'y a-t-il pas danger de "ritualisme" ? De développement d'une rigidité incompatible avec l'innovation et la gestion, à temps, de crise ?
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