Je pose des difficultés à mes élèves. Ils voudraient me plaire. Ce qui les amène à faire des choses très sérieuses et très compliquées. Mais, je l'avoue, effectivement proches de mes travaux. Ils obtiennent l'envers de ce qu'ils cherchent. En me présentant un miroir, ils me montrent mes défauts. C'est désagréable. (Mais très utile, au fond.) Or, ce qui m'intéresse est ce qui leur plaît. Ce qui les motive. Par exemple, j'ai été enchanté qu'un élève m'expédie une vidéo sur le bonheur brut du Bhoutan.
D'où viennent nos divergences ? Ils sont formatés par l'Education Nationale. Ils ont été sélectionnés pour leur capacité instinctive à saisir ce qui plaît au professeur. Un être éminemment aléatoire qui invente les lois de la nature au gré de son bon plaisir. Contrairement à lui, je n'ai pas le sentiment de commander aux éléments. Je suis en recherche permanente. Je doute beaucoup. Mais j'adore aussi m'étonner. Et je m'attends à ce que mes élèves m'aident. Et je me dis que ce que j'ai à leur transmettre, c'est ce processus d'interrogation. Et que je fais donc tout de même mon boulot d'enseignant en poursuivant mon intérêt égoïste...
Parviendrons-nous à nous rejoindre ? Par miracle, probablement.
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