mardi 22 janvier 2019

Brexit : la démocratie anglaise se rebiffe ?

Depuis Montesquieu, au moins, il est d'usage d'admirer la démocratie anglaise. Curieusement, aujourd'hui, en pleine débâcle du Brexit, personne ne remet en cause cette opinion.

Pour ma part, je me demande si elle n'a pas été trahie par ses élites. C'est une démocratie parlementaire. Or, David Cameron a décidé d'un référendum ; puis Theresa May a dit au parlement, qui était opposé au Brexit, qu'il fallait respecter la parole du peuple. Jusqu'à ce que le parlement se révolte, et reprenne le pouvoir.

Et si le peuple anglais avait vu juste ? Et si tout ceci était la faute de l'Europe ? Le fonctionnement de l'UE me semble pousser, contrairement à ce que l'on dit, les nations à un régime présidentiel à la française. Les accords se font entre hommes forts. Ceux-ci ne cherchent pas à bâtir un consensus national. Tony Blair a gouverné en PDG. Il a fait absorber à son pays des réformes qui ne correspondaient pas à la volonté générale (par exemple celles qui ont attiré chez lui un million de Polonais). Cela peut être acceptable en France, chez nous le parlement ne sert a rien, mais pas en Angleterre. Et c'est pour cela, certainement, que j'ai lu un temps, dans la presse anglo-saxonne, que l'Europe n'était pas démocratique. En effet, l'Angleterre était un pays où le parlement faisait réellement la loi, et où il y avait accord pour appeler cela démocratie, et l'UE a vidé ce dispositif de son sens.