vendredi 4 janvier 2019

Girondins et Jacobins

La France est jacobine, dit-on. Dommage qu'elle ait tué les Girondins.

En lisant mon dictionnaire, j'ai découvert que les choses n'étaient pas comme je l'imaginais. Par la force des choses, la révolution a été une grande improvisation. Si les Girondins ont disparu, c'est pour cause d'inefficacité. Ils n'ont pas été victimes d'un arbitraire idéologique. Quant aux Jacobins, ils se sont progressivement radicalisés, sous la pression des événements. Et, n'ayant pas mieux réussi que les Girondins, ils ont été remplacés par les Thermidoriens. Ceux-ci sont décrits comme des "libéraux", donc proches des Girondins. Puis est arrivé Napoléon. Certes, une dictature, mais libérale et bonne pour les affaires, et même pour l'aristocratie. La France ne serait-elle pas plus girondine que jacobine ?

Qu'est-ce que le Jacobinisme ? Il paraît avoir deux composantes. D'une part la centralisation technocratique. Celle-ci n'a rien de révolutionnaire. Depuis Louis XI, au moins, c'est la caractéristique du gouvernement royal. Peut-être un moyen de contenir l'aristocratie. D'autre part, le pouvoir du peuple.

Et si c'était cela qui inquiétait ceux qui ont le loisir d'écrire l'histoire ? L'épisode des Gilets jaunes montre qu'une certaine gauche est terrorisée par le peuple, quant à une certaine droite, elle ne rêve que déréglementation. Les Girondins modernes, des privilégiés qui ne sont pas conscients de leurs privilèges ?