Dostoievsky et Sommerset Maugham décrivent des meurtriers heureux. Choquant ?
Avons-nous une vision fausse des choses ? Notre société actuelle semble croire que nous sommes tous des criminels en puissance, ce que nous devons aux circonstances de notre enfance. Le criminel est une victime, donc, mais cela peut se soigner. A y bien réfléchir, c'est inquiétant : notre société ne nous prend-elle pas pour des fous, et elle pour un hôpital psychiatrique ? Le Stalinisme aurait-il vaincu ?
Et si, au contraire, nous étions, tous, contents de nous ? Aucune envie de, ou même capacité à, changer. Et si nos éventuels malaises venaient d'une société qui ne nous laisse pas satisfaire ce qu'elle considère comme des vices ? Pervers narcissique et fier de l'être ?
Faudrait-il revoir notre conception de la nature humaine ? L'homme est peut-être le fruit des circonstances, mais nous ne pouvons pas guider son développement. Même s'il "devient" (s'il change continûment), il "est" aussi : en permanence fini, complet. Il n'est ni bien, ni mal, mais lui. Cependant, comme dans les histoires de Dostoievsky, ses impulsions peuvent avoir un effet nocif sur la société. Dans ce modèle, le rôle de celle-ci est de lui faire signe à temps, mais surtout de l'aider à trouver, dans sa gamme de comportements possibles, celui qui peut le mieux, à la fois, le satisfaire et profiter à la communauté.