Un gouvernement étranger (russe) veut secouer la passivité de la Grande Bretagne vis-à-vis des révolutionnaires qu'elle héberge en grand nombre. Il utilise un agent provocateur pour frapper au seul endroit qui puisse émouvoir un Britannique : Greenwich, le symbole de la science.
Roman d'anti héros. Plongée dans le Londres victorien, sordide, gris, froid et pluvieux, dans ses bas fonds qui ne sont jamais bien loin d'une haute société qui aime à s'encanailler. Plongée dans les milieux anarchistes, surtout. Et l'on découvre que la révolte qui fait le révolutionnaire vient de l'indignation qu'il ressent à la découverte qu'il faille travailler pour profiter des bienfaits de la société. Les anarchistes sont des paresseux lâches et difformes qui vivent aux crochets de quelque âme crédule, ou qui sont les jouets de quelque riche dilettante ou de quelque malfaisant. Quant à la pauvreté abjecte, elle se transforme, dès qu'elle en a la possibilité, en exploiteur du faible ou de l'innocent. Dans cet univers, les seuls êtres capables de sentiments élevés sont des simples d'esprit, reniés par la société.
Coeur des ténèbres ? Inquiétante humanité ?
(PS. Basé sur un fait réel, mais inexpliqué : un innocent, porteur d'une bombe, a explosé à proximité de l'observatoire de Greenwich. En outre, Conrad a utilisé des personnages célèbres de son temps comme modèles.)